Le centre spatial guyanais (CSG) ressemble plus à un parc naturel qu’à un site industriel avec près de 700 km2 de savane littorale. Comment cet espace est-il préservé et comment mesurer l’impact des lancements de fusées ?
Alors que les premiers lancements de 2017 ont repris (Soyouz dans la nuit du 28 janvier 2017 et Ariane 5 le 14 février 2017), la question de l’impact de l’activité spatiale du Centre spatial guyanais (CSG) sur la faune avoisinante se pose. Et cette question a son importance puisque le CSG ressemble davantage à un parc naturel qu’à un site industriel : 700 km2 recouverte en grande partie de savane littorale. Or cette activité aéronautique ne serait nuisible que sur un espace bien réduit. Au delà, « l’harmonie » de la faune et de la flore serait préservée.
« Lors du décollage d’une fusée Soyouz, les lanceurs d’appoint relâchent du kérosène et de l’oxygène liquide. Pour Ariane 5 ou Vega (dans une moindre mesure), ce sont de l’acide chlorhydrique et de l’alumine. Une grande quantité d’eau est projetée sur la table de lancement, ce nuage de combustion est alourdi et une grande partie des polluants émis retombent à proximité de la zone de lancement » nous explique Jean-Pierre Trinchero, chef de service de sauvegarde du sol pour le CNES. Et c’est l’impact de ce « gros nuage blanc » dégagé au moment du démarrage qui est analysé (car il ne faut pas oublier que la majeure partie des gaz est dispersée en haute altitude dans l’atmosphère).
Alors, quels effets pour ce « gros nuage blanc » ? « Nous estimons qu’il y a un impact sur l’environnement sur 1 km autour du pas de tir mais pas au delà. Tout ceci est principalement lié aux gaz chauds à très haute vitesse qui vont brûler la végétation. Pour ce périmètre on ne peut pas faire grand chose. Il faudrait modifier les propulseurs mais en l’état, la propulsion verte est encore conceptuelle ». Au delà de ce kilomètre, différentes mesures sont réalisées sur l’air, l’eau, la végétation ainsi que sur la faune terrestre et aquatique pour s’assurer qu’il n’y ait aucune perturbation.