La vie secrète des dodos

De nouvelles études renseignent sur le mode de vie des dodos, ces gros oiseaux disparus il y a plus de 300 ans.

Comment vivait le dodo, dans quel environnement, de quoi se nourrissait-il, pourquoi a-t-il disparu de l’île Maurice, il y a plus de 300 ans ? Les chercheurs disposent désormais d’un matériel abondant issus de multiples fouilles pour étudier la vie de cet oiseau, sorte de gros dindon incapable de voler, dont le dernier spécimen s’est éteint moins d’un siècle après le début de la colonisation de son île par les Hollandais.

La dernière étude en date (publiée dans Scientific Reports) repose sur vingt-deux os provenant d’autant d’animaux différents découverts dans diverses localité de l’île Maurice. Plusieurs de ces échantillons étudiés proviennent d’oiseaux juvéniles ce qui a permis de calculer leur taux de croissance. Selon les chercheurs, dirigés par Delphine Angst de l’université de Cape Town, en Afrique du Sud, les dodos devaient connaître une croissance rapide jusqu’à atteindre leur maturité sexuelle puis ensuite bien plus lente jusqu’à leur maturité squelettique.

Oiseau dodo Maurice

Reconstitution d’un dodo sur l’île Maurice (Source : J. Hume).

Les scientifiques ont également observé une grande variation de la quantité de calcium dans les os qu’ils ont associés à des périodes de mue. Ils suggèrent que les mues pouvaient engendrer des changements significatifs de l’aspect des oiseaux (couleurs et type de plumes), ce qui pourrait expliquer les nombreuses divergences des descriptions des dodos dans les récits historiques.

Sur la base de leurs résultats, qui sont en corrélation avec les observations des oiseaux modernes de l’île Maurice et les descriptions d’autrefois, les auteurs estiment que la saison de reproduction des dodos devait commencer vers le mois d’août pour que les oisillons soient suffisamment robustes pour affronter l’été austral et la saison des cyclones qui s’étalent entre novembre et mars. La mue devait se produire à la fin du mois de mars pour que les oiseaux soient fin prêts pour le début de la parade amoureuse vers le mois de juillet.

Ces nouvelles informations complètent les très parcellaires connaissances humaines sur le dodo. En effet et bien que l’oiseau ait subsisté pendant près d’un siècle avec les premiers humains de l’île, très peu de données le concernant sont parvenues jusqu’à nous. C’est pourtant l’un des premiers animaux dont on peut attribuer l’extinction à l’homme mais d’autres facteurs écologiques ont pu jouer un rôle. Les connaître pourrait aider à mieux préserver les espèces actuellement en voie de disparition.

Source : Sciences & Avenir

Vous pouvez consulter, sur le site d’Archipel des Sciences, la page Milieu marin/Biodiversité.

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