Plus de 100.000 orangs-outans de Bornéo ont disparu en 16 ans

Une quarantaine de chercheurs se sont penchés au chevet des orangs-outans de Bornéo dans une nouvelle étude. L’espèce est au bord de l’extinction.

Entre 1999 et 2015, plus de 100.000 orangs-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus) ont disparu, un phénomène largement dû à la déforestation mais aussi au braconnage. En effet, la chasse illégale des orangs-outans est également un facteur majeur de ce déclin. Ce chiffre effroyable a été présenté dans une étude publiée le 15 février 2018 dans la revue Current Biology.

« Nos découvertes sont alarmantes », s’inquiètent les chercheurs, estimant que précisément 148.500 orangs-outans sont morts sur cette île située en Asie du Sud-Est. L’étude pointe du doigt la responsabilité de l’exploitation forestière pour le papier, l’huile de palme et l’exploitation minière. « Les ressources naturelles sont exploitées à des taux élevées, insoutenables, à travers l’écosystème tropical, y compris à Bornéo », ont précisé les auteurs de l’étude.

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Sur Mars, Curiosity trouvera-t-il des molécules organiques ?

Des molécules organiques ont bien été détectées par Curiosity, rapportent Francis Rocard et François Poulet, mais ce ne sont pas celles espérées et leurs quantités sont insuffisantes pour savoir si la vie a pu ou non émerger sur Mars il y a bien longtemps. La situation pourrait évoluer… D’ici quelques semaines en effet, Curiosity devrait atteindre les strates d’argiles du cratère Gale qui pourraient bien avoir piégé ces molécules organiques. Explications de ces deux spécialistes.

Plus de cinq ans après son arrivée sur Mars, Curiosity arrive sur les strates d’argiles du cratère Gale, son objectif numéro un. Il ne lui reste plus qu’à franchir la ride d’hématite de Vera Rubin Ridge pour atteindre ce dépôt argileux qui témoigne d’une période où l’eau liquide est demeurée stable sur une assez longue durée. À cette période ancienne de l’histoire martienne, le climat de la planète était tempéré, comme le suggèrent de nombreuses études. La vie a pu « trouver des conditions favorables pour apparaître », nous explique Francis Rocard, spécialiste de Mars et responsable des programmes d’exploration du Système solaire au CNES.

Structurées en empilement de feuillets, ces argiles ont la capacité de piéger « tout ce qui existe au moment de leur formation » dont des molécules organiques, si tant est qu’elles existaient à cette époque. Dit autrement, ces argiles « pourraient nous renseigner sur les vestiges d’une activité organique, voire prébiotique, aujourd’hui éteinte ». Elles sont aussi susceptibles d’héberger des vestiges fossilisés de structures biologiques. « Leur découverte serait un pas décisif sur la problématique de l’apparition de la vie sur Mars dans un très lointain passé. »

Curiosity a réussi à montrer que le site du cratère Gale a été habitable dans un lointain passé, qui se mesure en milliards d’années. Les scientifiques voudraient donc savoir plus précisément à quelle époque et surtout pendant combien de temps ces conditions favorables ont perduré. Cependant, seuls des échantillons de ces argiles rapportés sur Terre pourront être datés en laboratoire. C’est d’ailleurs la prochaine étape qui débutera dès 2020 avec le rover Mars2020 de la NASA. En revanche, Curiosity permettra tout de même de lever la déception du « déficit très criant de molécules organiques » détectées jusqu’à maintenant par le rover. Certes, quelques molécules ont été découvertes, comme « le méthane, l’éthylène et le benzène mais en quantités infimes, qui se mesurent en picomoles ». Quant au CO2, omniprésent, il n’est « guère intéressant pour la chimie organique » car cette molécule est « extrêmement stable et se prête mal à des réactions complexes qui pourraient mener à une chimie prébiotique ».

Curiosity

Auto-portrait du robot Curiosity, sur Mars le 6 août 2012 (Source : NASA/JPL-Caltech/MSSS / Rex Features).

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