Un flash très lumineux, observé le 16 juin 2018 dans le cosmos, a dérouté les astronomes. Le phénomène ne ressemble pas à une supernova classique. Il pourrait s’agir d’une naine blanche détruite par un trou noir de masse intermédiaire.
Au début des années 1930, les astrophysiciens, Walter Baade et Fritz Zwicky, prennent conscience qu’il faut introduire en astronomie une nouvelle catégorie de novae, ces étoiles transitoires très brillantes apparaissant une seule fois dans le ciel pour ensuite disparaitre à jamais ; certaines ont été observées par les bâtisseurs du ciel qu’étaient Tycho Brahe et Johannes Kepler. Le nom qu’ils proposent alors va faire fortune : supernova. En compagnie de Rudolph Minkowski, astronome et neveu du célèbre mathématicien, Hermann Minkowski, Baade se rend compte que ces supernovae peuvent également être séparées en deux types, en fonction de leurs raies spectrales et des caractéristiques des courbes de lumière. D’autres divisions s’ajouteront mais ces travaux sont à l’origine de la classification moderne avec des SN II et les SN Ia.
Toujours dans les années 1930, Walter Baade et Fritz Zwicky comprennent que certaines supernovae sont des explosions gigantesques. Elles accompagnent l’effondrement des étoiles qui vont devenir des étoiles à neutrons et ce, très peu de temps après la découverte par Chadwick du neutron en 1932. En 1938, Robert Oppenheimer exploite, avec son étudiant Volkoff, des résultats de Richard Tolman portant sur des sphères de fluides en relativité générale, et effectue les premiers véritables calculs sur le concept d’étoiles à neutrons. Dès 1939, ces deux chercheurs les présentent comme des noyaux atomiques qui auraient la taille d’une étoile. Avec un autre étudiant, Hartland Snyder, Oppenheimer étudiera ce qu’il advient de tels objets lorsqu’ils s’effondrent gravitationnellement, jetant au passage la base de la théorie des trous noirs.
Aujourd’hui, les astrophysiciens, perplexes, s’interrogent sur l’interprétation à donner d’un bref flash de lumière. Il a été détecté par les yeux, en orbite de l’humanité, le 16 juin 2018, dans la galaxie CGCG 137-068, située à environ 200 millions d’années-lumière de la Voie lactée, dans la direction de la constellation d’Hercule. Baptisé AT2018cow ou « the Cow » (en français : la Vache), l’événement a été, en effet, observé depuis l’espace par les satellites Swift et Nustar, du côté de la Nasa, ainsi que par XMM-Newton et Integral, du côté de l’Esa. Tant dans le domaine X que gamma, des informations à son sujet sont disponibles. Mais, on l’a d’abord découvert au sol avec des observations dans le visible à l’aide du télescope Atlas, à Hawaï.
Des astronomes utilisant des observatoires au sol ont suivi la progression d’un événement cosmique surnommé « la Vache », comme le montre cette image. À gauche : le Sloan Digital Sky Survey, au Nouveau-Mexique, a observé la galaxie hôte CGCG137-068 en 2003, la Vache n’étant nulle part en vue. Le cercle vert indique l’emplacement où la Vache est finalement apparue. Au centre : le télescope de Liverpool, situé dans les îles Canaries, en Espagne, a observé la Vache presqu’à sa luminosité maximale, le 20 juin 2018, alors qu’elle était beaucoup plus lumineuse que sa galaxie hôte. À droite: le télescope William Herschel, également aux îles Canaries, a pris une image haute résolution de la Vache près d’un mois après avoir atteint son maximum de luminosité, lorsqu’elle s’est estompée et que la galaxie hôte est redevenue visible. (Source : Liverpool John Moores University).
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