L’inquiétant déclin des populations de requins dans les récifs

Une étude de grande ampleur publiée dans la revue Nature révèle que les populations de requins dans les récifs de nombreuses régions du monde, sont en déclin.

Incompris, craints et finalement menacés : les populations de requins s’effondrent notamment dans les récifs côtiers tropicaux. Pour estimer de manière plus précise cette disparition, une équipe internationale de chercheurs a analysé une quantité massive de données. Le constat qui en ressort est alarmant.

Des données provenant de plus de 15.000 stations vidéo sous-marines déployées sur 371 récifs dans 58 pays différents : il n’en fallait pas moins pour estimer correctement l’état de conservation des requins dans les récifs du monde. Plus d’une centaine de chercheurs de tous horizons ont épluché ces données pour découvrir que les requins sont absents de près des 20% des récifs scrutés. « Aucun requin n’a été détecté dans les récifs de six pays : la République dominicaine, les Antilles françaises, le Kenya, le Vietnam, les Antilles néerlandaises et le Qatar.

Carcharhinus perezi

n requin Carcharhinus perezi aussi appelé requin des récifs des Caraïbes (Source : Global Finprint).

Parmi ceux-ci, un total de seulement trois requins ont été observés pendant plus de 800 heures de relevé », constate une étude parue le 23 juillet 2020 dans la prestigieuse revue Nature. Dans certaines régions, les squales sont « fonctionnellement éteints », ce qui signifie qu’ils sont trop peu nombreux pour jouer leur rôle dans l’écosystème. « À une époque où les coraux luttent pour survivre dans un climat changeant, la perte de requins de récif pourrait avoir des conséquences désastreuses à long terme sur des systèmes de récifs entiers », s’inquiète dans un communiqué Mike Heithaus, co-auteur de cette étude. Leur déclin est principalement le fruit de la surpêche, qu’elle cible directement les requins ou bien leurs proies.

Heureusement, l’étude a aussi mis en lumière plusieurs pays ou régions qui ont adopté des mesures de conservation efficaces. C’est le cas de l’Australie, des Bahamas, de la Micronésie, de la Polynésie française, des Maldives et des Etats-Unis. Ces pays sont des exemples dans leur gouvernance car ils interdisent tout bonnement la pêche aux requins, ou encore ils possèdent une gestion de leurs populations basée sur des données scientifiques solides.

Mais est-ce suffisant ? Pour les chercheurs, ces mesures ont une action limitée si par ailleurs, l’écosystème où évoluent les squales est mal protégé. Ils se veulent cependant optimistes. « Ce travail ne documente pas seulement la disparition des requins, a déclaré Jennifer Caselle, co-auteure de l’étude. Il donne de l’espoir et, plus important encore, il fournit des solutions réalisables que les pays peuvent suivre pour protéger et reconstruire leurs populations de requins. »

Source : Sciences & Avenir

Vous pouvez consulter, sur le site d’Archipel des Sciences, l’exposition « Espèces en danger de la mer des Caraïbes« , ainsi que la page Milieu marin/Biodiversité.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.